Engagé sur la course Les Sables – Les Açores, pour laquelle il partait en qualité de favori, Renaud a été contraint à l’abandon après deux jours de course à la suite du démâtage de son bateau. Ce n’est pas franchement de cette manière que le marin trinitain imaginait clôturer la saison 2012.
La voile est un sport mécanique et la casse fait partie des aléas certes, Renaud ne le sait que trop bien, cependant ce nouveau coup du sort est difficile à encaisser pour le skipper qui visait le championnat de France. Le marin a admirablement bien géré cette fortune de mer en ramenant son bateau sous gréement de fortune jusqu’au port de la Trinité.
Renaud s’attache désormais à panser les blessures du bateau. Coté humain, il est encore un peu tôt pour faire un bilan, cependant le skipper du 535 revient sur sa saison et nous livre ses impressions.
« Je suis évidemment très déçu de ne pas avoir pu terminer cette course, car j’étais bien parti je me sentais à l’aise et avait pris le bon rythme dès les 1ères heures. Ce démâtage m’a mis un coup au moral car il a anéanti mes chances de remporter le championnat de France de course au large, ce qui était plutôt bien parti.
En ce qui concerne ma fortune de mer, ce sont des choses qui arrivent. Dans ces circonstances tu ne réfléchis plus tellement, tu agis. Je me suis entêté à ramener le bateau à la maison, aucune autre alternative ne m’a traversé l’esprit. Je me suis fait une belle frayeur lors d’un croisement avec un cargo qui ne m’a vu qu’au dernier moment malgré mes appels VHF répétés. Celui-ci m’a proposé de l’assistance mais il m’était impensable d’abandonner le bateau. J’ai ravalé mon orgueil et me suis efforcé de naviguer sous gréement de fortune trois jours durant. Je ne souhaite à personne de vivre cette expérience mais j’ai appris davantage encore sur moi-même et c’est une belle satisfaction d’avoir rallié mon port d’attache par mes propres moyens. »
Arrivé vendredi dernier, Renaud a sorti le bateau de l’eau et s’attache désormais à la préparation des réparations. L’heure est à l’évaluation des dégâts et la mise en place de solutions en vue du chantier qui aura lieu après la réalisation d’une expertise du bateau. La saison s’achève donc prématurément pour Renaud qui avait prévu de naviguer sur le Trophée Mini 6.50, qui aura lieu en septembre à La Rochelle, et lors d’un stage de fin de saison à Lorient.
En 2012, Renaud a pris le départ de cinq courses majeures du circuit Mini 6.50. Il a travaillé dur et s’est fortement impliqué pour tirer le meilleur du potentiel de son Pogo 2. Le skipper trinitain a brillé à plusieurs reprises en montant trois fois sur le podium et en remportant le Trophée MAP. La place de champion de France de course au large était à portée de main, la déception est légitime.
« Je me suis donné à fond tout au long de la saison. J’étais bien, j’y croyais dur comme fer, alors oui je dois bien avouer que je ressens une certaine frustration par rapport au championnat de France de course au large. J’aurais vraiment voulu pouvoir mettre ce titre à mon palmarès. Les performances de cette année sont le résultat de beaucoup de travail mais aussi de la conjonction de plusieurs éléments. Je ne peux pas encore me projeter dans l’avenir, mais je sais que tout sera à refaire et renouveler ce type d’enchaînement n’est pas chose facile. Je m’efforce donc de garder le meilleur de cette saison pour envisager la suite de la manière la plus positive possible. La première condition est de trouver un financement !»
regardez le film de la course et du dématage sur : http://youtu.be/5iCZ9uoauAca>
texte : Laetitia Brière